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Agir pour le changement. S’engager au Burkina Faso

12 Septembre 2012, 10:15am

Agir pour le changement. S’engager au Burkina Faso

Par Angélique Maige

S’engager pour le changement

Après une longue période de dénonciation des nombreux malaises actuels, le constat est désormais admis. Une prise de conscience a eu lieu : nos modèles économique, financier, industriel et environnemental doivent être sinon bouleversés, au moins sérieusement remis en question. Nous entrons à présent dans une phase où le plus difficile reste à venir : comprendre que si savoir est un élément important du changement, l’action en est l’élément déterminant. Nos modèles en la matière sont Martin Luther King, Rosa Parks, Nelson Mandela ou encore Gandhi qui se sont tous battus pour soulever des foules et diriger des actions qui menèrent au changement de modèles dépassés et régressifs.

Tous ont en commun l’implication d’un grand nombre de personnes dans une série d’actions qui menèrent à la chute d’un modèle dénoncé au préalable. Nul besoin de réunir une large majorité : au début des années 1960, aux Etats-Unis, environ 25% seulement d’Américains soutenaient la cause noir américaine. Aujourd’hui, 75% des personnes vivant aux Etats-Unis souhaitent que le modèle dans lequel nous vivons soit remis en cause. Combien sont prêts à effectivement s’engager dans cette direction ? Cet exemple nous montre combien il est difficile de dépasser ce stade de la prise de conscience pour réellement amorcer un changement. Et l’on remarque que nous parlons ici du pays dont les habitants ont l’un des pouvoirs d’achat les plus élevés au monde et une importante tradition d’intervention des citoyens dans la vie publique. En d’autres termes, les Etats-Unis sont certainement le pays où nous aurions le plus de chances de trouver des volontaires du changement.

Pensons donc ce qu’il peut en être dans les pays du Sud. Ces pays que nous faisions anciennement appartenir à un groupe que nous qualifions de tiers-monde et qui continuent aujourd’hui de cumuler un nombre impressionnant de difficultés en comparaison à nos propres problèmes.

Dans nombre de ces pays d’ailleurs, la prise de conscience quant au nécessaire changement de modèle, n’a souvent pas eu lieu. On peut aisément comprendre que les priorités se trouvent ailleurs. Une rapide anecdote ici : j’observais un jour l’un des minces ruisseaux qui coulent de chaque côté des routes de Ouagadougou et qui tiennent place d’égouts à ciel ouvert pour évacuer les déchets des 1.5 millions d’habitants de la capitale burkinabé. Je me fis alors la réflexion typique d’une jeune étudiante française sensibilisée à la question environnementale et me demandais pourquoi, compte tenu des nombreux accords de coopération et donc soutiens financiers étrangers, rien n’était mis en place pour procéder à l’assainissement de la ville et la mise en place d’un système d’évacuation digne de ce nom. Lorsque je posai la question à l’un de mes amis burkinabé, celle-ci fût, à ma grande surprise, accueillie d’un rire franc. Ce rire fût cependant immédiatement suivi d’un regard sévère, et mon ami de me répondre : « lorsque la question principale que les habitants d’un pays ont à l’esprit c’est de savoir s’ils auront suffisamment à manger pour leur famille le lendemain, ils ne se posent pas beaucoup de questions concernant la protection de l’environnement, vois-tu ? ». Oui je comprenais… Je comprenais surtout que s’il est déjà très difficile de mobiliser des millions d’occidentaux sur des problématiques pour lesquelles 75% d’entre eux se disent intéressés, il doit rester peu de temps à des personnes dont la priorité est de trouver à se nourrir pour s’impliquer dans la vie publique de leur pays.

Un exemple d’engagement au Burkina Faso

Cependant, dans tout pays du monde l’on trouve des personnes qui s’engagent plus ou moins, selon leurs moyens, le temps dont ils disposent et les opportunités qui se présentent. Et dans les pays du Sud comme partout, l’on rencontre des personnes qui ont su mettre en place de magnifiques exemples d’implication de citoyens dans la vie de leur communauté ; souvent par le biais de la création d’entreprises. C’est ce que cette série d’articles sur le Burkina Faso va s’efforcer de démontrer: mettre en lumière les exemples de projets dans lesquels des gens n’agissent pas pour changer le monde ou ses modèles, mais pour changer la situation de quelques uns à l’échelle locale.

Et si monter sa propre petite entreprise dans nombre de pays du Sud reste encore un défi que peu peuvent relever, beaucoup bénéficient de l’aide et du soutien de très petites associations occidentales qui, travaillant depuis longtemps sur certains territoires et ayant créé des liens d’amitié forts avec leurs habitants, transfèrent petit à petit à ces derniers leurs compétences et responsabilités.

C’est le cas notamment de l’exemple que nous allons regarder de plus près. Anthony était venu au Burkina Faso pour la première fois en 2001. Il était volontaire au sein d’une petite association de la banlieue de Nancy, « Les Amis de Poa », qui met en place des chantiers de construction dans le domaine de la santé et de l’éducation depuis 1978. Jumelée avec la préfecture de Poa, au Burkina, l’association travaille en lien direct avec les administrations et entreprises locales pour, avec les premières, choisir les projets qui seront menés à bien et, avec les secondes, bâtir ces projets. Ainsi, pendant les deux mois d’été, deux équipes de volontaires se relaient pour participer, avec architectes, maçons, briquetiers et villageois, à la construction d’un bâtiment par mois. Ces bâtiments servent à accueillir écoles, infirmeries, dispensaires, maternités, ou encore ils servent de logements aux fonctionnaires nécessaires et que l’association est assurée de voir nommés par l’Etat burkinabé du fait de sa coopération administrative.

Anthony était donc venu avec « Les Amis de Poa » pour la première fois en 2001 et il y est retourné chaque année par la suite ; puis deux fois par an depuis 2008 lorsqu’il a décidé de monter sa propre association sur place. Terre Burkina est une association qui soutient plusieurs acteurs burkinabés, allant de la production musicale aux maisons d’accueil pour jeunes filles, en passant par le tourisme solidaire. Mais son activité principale est le parrainage d’enfants en grandes difficultés afin de leur permettre de rester scolarisés. Concrètement, un parrain en France finance, pour 1€ par jour, la scolarité d’un enfant au Burkina et reçoit en retour lettres, photos et autres marques d’attention qui sont souvent le début d’échanges amicaux entre l’enfant et son parrain.

Pour mener à bien son projet, Anthony gère les aspects administratifs depuis la France et travaille en collaboration avec des amis au Burkina. Ils sont salariés de l’association et ce sont eux qui gèrent quasi entièrement l’action sur place. Globalement, Anthony est bénévole et est entouré, en France, d’une toute petite équipe de bénévoles. Au Burkina, les personnes qui s’occupent de la gestion des parrainages et des enfants sont salariés, ce qui leur procurent à eux une activité et donc une source de revenus. Mais surtout, leur action a une influence directe sur leur territoire et sur un nombre toujours plus grand de personnes. Aujourd’hui, ce sont ainsi plus de 50 enfants et adolescents qui bénéficient des parrainages grâce à Terre Burkina. Le résultat à peine quatre années après la création de l’association : trois adultes qui ont un métier et un salaire, et 50 enfants qui continuent de pouvoir aller à l’école et qui poursuivront peut-être, grâce à l’engagement de leurs parrains, des études pour accéder à un métier dans leur pays. Une petite association donc, mais un grand engagement de quelques uns qui fait la différence pour plusieurs dizaines de personnes.

N’est ce pas ainsi finalement, que les plus grands changements se sont opérés ? Une idée, quelques personnes, et des actions qui se multiplient.

Le site de l'Association "les Amis de Poa": http://amisdepoa.free.fr/

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Réunir les conditions pour le développement du Gabon

25 Juillet 2012, 15:43pm

Réunir les conditions pour le développement du Gabon

Conscients de la richesse et du potentiel de leur pays, les gabonais souhaitent bénéficier des perspectives de développement et y jouer un rôle actif. La liste des objectifs à atteindre est encore longue et il est indispensable de les garder à l'esprit.

Réforme de l’Etat

Du fait d’une situation d'économie de rente, le secteur public est le premier employeur du pays. Au lieu de se satisfaire d'une telle anomalie, cet important corps de fonctionnaires pourrait contribuer au développement du pays. Il est nécessaire de créer un environnement qui conditionne les fonctionnaires à la culture de la réalisation d'objectifs précis: réforme du secteur de l'éducation, projets d'investissements, renouvellement des infrastructures, du secteur de l'énergie (voir les points suivants). Tous ces domaines d'activités sont naturellement interdépendants et devraient faire partie d'une stratégie globale ayant pour but principal de sortir de l'économie de rente.

Qu’on fait les Etats « émergés » pour le devenir ? Ils ont mis en œuvre une bonne gouvernance financière:

- Réduction des dépenses de fonctionnement de l’Etat, parfois aberrantes quand on admire le vaste parc de 4x4 à la disposition des hauts fonctionnaires...

- Agir pour augmenter les recettes de l’Etat : Une grande réforme fiscale est nécessaire, tant pour l'efficacité des prélèvements que dans le calcul des taux et de l'assiette des différents impôts. D'autre part, un audit des réserves financières du pays devrait être réalisé à grande échelle au vu des recettes que produisent les ressources naturelles et minières. 200 entreprises implantées sur le territoire sont répertoriées comme ayant des chiffres d’affaire dépassant de plus de 2,5% le budget de l’Etat gabonais, mais quelle part revient à l'Etat?

- Exiger moins d’opacité budgétaire dans la présentation des budgets de fonctionnement et d’investissement des différents ministères à l’Assemblée Nationale ;

- Pallier au déficit de communication des ministres sur leur action afin d’améliorer la lisibilité par les citoyens de leur action.

L'éducation

Comme dans le reste de l'Afrique, la priorité absolue devrait être l'éducation. L'ignorance empêche l'émergence. Le niveau de l’éducation supérieure et des formations techniques est encore trop faible au Gabon. Quand les familles en ont les moyens, de nombreux jeunes préfèrent partir se former dans les universités d’autres pays africains, notamment au Bénin, et bien sûr en Europe. Les 60% d’emplois non pourvus par l’office national de l’emploi démontrent un terrible besoin en formation. Les gabonais ne sont même pas suffisamment formés dans certains domaines de base, notamment dans les métiers de la plomberie, de la mécanique ou de l’électricité pour lesquels, souvent, seuls les étrangers disposent des compétences nécessaires. Annoncé en grande pompe il y a trois ans, les premières pierres pour la construction de nouvelles écoles supérieures et universités technologiques notamment à Libreville et à Port-Gentil ont été posées. Depuis, ces projets semblent à l'arrêt!

Les infrastructures

- Logement:

Un autre problème à traiter d'urgence est l'insuffisance manifeste de logements. Dans le centre-ville, Libreville a l’apparence d’une ville moderne, avec ses voies rapides, ses grands immeubles et sa promenade du bord de mer. Si on s’aventure à la périphérie, certains quartiers, rattachés de manière anarchique, sont de véritables bidons-villes. Il manque en effet beaucoup de logements et la population croît rapidement. En 2009, Le gouvernement avait promis 5.000 logements sociaux par an, soit 10 000 logements qui n'ont toujours pas été construits à ce jour

Ni l'Etat, ni la multinationale Veolia via la SEEG (Société d'Energie et d'Eau du Gabon) ne prennent réellement en compte l'évolution de la démographie et la situation des espaces habitables en matière d'approvisionnement en eau et en électricité. Même dans les meilleurs quartiers de Libreville, les habitants subissent incessamment des délestages d'électricité et des coupures d'eau qui troublent la vie quotidienne et provoquent la perte de matériels électro-ménagers si chèrement acquis dans de nombreux foyers. Si la situation ne s'améliore pas, il faut s'attendre à des troubles sociaux et à la multiplication des actions en dommages et intérêts.

- Réseau routier:

Dès qu’on sort de la capitale, on constate l’inexistence d’un réseau routier digne de ce nom. Quelques routes relient les principales villes du pays : Lambaréné, Oyem et Franceville. Port-Gentil, la deuxième ville du pays n'est accessible que par la mer ou voie fluviale. Quand on s’écarte de ces axes principaux, il ne reste que des pistes difficilement praticables, voire impraticables pendant la saison des pluies. Il est urgent que l’Etat gabonais utilise son budget de manière plus efficace et moins opaque pour se concentrer sur les nombreux besoins en infrastructure.

- Le transport maritime:

De longue date, le Gabon a servi de terre d’accueil à des milliers de citoyens issus de certains pays du golfe de guinée alors en bute à des difficultés de tout ordre, ce qui a favorisé une certaine mixité et de nombreux échanges culturels. Les pays du golfe - dont certains sont devenus des puissances pétrolières (Guinée équatoriale, Cameroun, etc.) - s’activent pour organiser leur développement et sont devenus fortement consommateur de services de transport. Par son histoire et sa situation géographique, le Gabon ne peut rester en marge de cette dynamique régionale.

En 1978, l’Etat gabonais crée la Compagnie Nationale de Navigation intérieure et internationale (CNI), un établissement à caractère industriel et commercial mais demeure aujourd’hui paralysée par le manque de capacité à pouvoir assurer de façon satisfaisante ses missions de base de transporteur économique et social des passagers et de fret classique, dans un contexte de marché ouvert et âprement disputé.

La prise en compte de cette approche d’ordre stratégique doit conduire l’Etat gabonais à soutenir la CNI afin qu'elle s’arroge des parts du marché de transport régional (Douala, Sao-Tomé, Malabo) et interrégional (Cotonou, Lomé, Ghana,…) qui vise tant le trafic passagers que celui du fret.

Article réalisé avec la collaboration d’Emeno Rosira, Chef de service Ressources Humaines à la Compagnie Nationale de Navigation Intérieure et Internationale (CNI) au Gabon.

A lire également: Le Gabon tente de sortir de l'économie de rente par la filière du bois

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Le Gabon tente de sortir de l’économie de rente par la filière du bois

25 Juillet 2012, 15:43pm

Le Gabon tente de sortir de l’économie de rente par la filière du bois

Le Gabon, dont la taille fait à peu près la moitié de la France et qui compte seulement 1,5 million d’habitants, est un pays extraordinairement riche en ressources naturelles. Comme beaucoup de ses voisins du golfe de Guinée, il s’agit d’une économie de rente, qui repose presque uniquement sur l’exportation du pétrole, du bois et de minerais.

Membre de l’OPEP, le pays produit plus de 12 millions de tonnes de pétrole chaque année, un secteur dont Shell et Total sont les principaux exploitants. Après le pétrole vient le secteur du bois car le pays est recouvert à 85% par la forêt équatoriale. Plus de 400 essences d’arbres différentes sont répertoriées, dont environ 80 sont exploitées. On trouve par ailleurs au Gabon du manganèse (2ème producteur mondial, élément essentiel de nombreux alliages dont les aciers les plus résistants), mais également du fer et de l’or.

Quand on se promène dans les rues de Libreville, la capitale, on est immédiatement frappé par le niveau des prix des biens de consommation courante. La ville est la 12ème la plus chère de la planète, la 3ème la plus chère du continent. Quasiment rien n’est produit sur place. Les produits importés européens et asiatiques (produits ménagers, électroniques, matériel de construction, etc.) sont difficilement accessibles pour la grande majorité des gabonais. Seuls les produits alimentaires locaux que l’on trouve sur les marchés sont à des prix décents pour le niveau de vie du pays.

La filière du bois

La simple exploitation des ressources brutes empêche le secteur privé de se développer. En effet, le secteur public, peu efficace, est le premier employeur du pays et le chômage dépasse largement 20% de la population active (les estimations sont peu précises). Le pétrole étant exploité par les multinationales étrangères, c’est le secteur du bois qui tient la place du premier employeur privé. Le gouvernement a logiquement choisi cette filière stratégique comme point de départ pour tenter de sortir de l’économie de rente.

En novembre 2009, le gouvernement a annoncé son intention d’interdire les exportations de bois non transformé, une décision entrée en vigueur en janvier 2010. L’objectif de cette interdiction est d’encourager les investissements étrangers dans le secteur, en apportant les installations de transformation et l’expertise nécessaires au développement des infrastructures, à la création d’emplois et à la formation de la main-d'œuvre. Pour accompagner cette interdiction, de nouvelles usines de transformation sont projetées par la Société Nationale des Bois du Gabon (SNBG), détenue à 51% par l’État et à 49% par des sociétés d’exploitation forestière privées.

En décembre 2010, il a été décidé la mise en place d’un fonds de 20 milliards de francs CFA (30,5 millions d’euros) pour aider l'industrie du bois à opérer sa transition. Le gouvernement a par ailleurs décidé avec le programme de conversion de dette entre la France et le Gabon d’injecter 970 millions de francs CFA (1,5 million d’euros) dans le secteur afin de créer le Bureau Industrie Bois, un organe administratif chargé d’appuyer l’industrialisation du secteur forestier, mais aussi de dispenser des formations aux opérateurs industriels et développer leurs compétences.

Le but de la reconversion de la filière est de produire des bois transformés avec le label « made in Gabon » et de créer ainsi de nombreux emplois locaux tout en évitant une exploitation sauvage des ressources forestières du pays. Tel serait le cas si les autorités décidaient de brader la forêt et de vendre des concessions aux entreprises étrangères les plus offrantes dans l’opacité ! En effet, le Gabon est un pays aux très nombreux parcs nationaux abritant parmi les espèces les plus rares et les plus variées de la planète.

Un grand projet d’investissement : La zone économique spéciale de Nkok

La zone économique spéciale (ZES) de Nkok, haut lieu de la filière bois, est un excellent exemple du potentiel et de l’attractivité du Gabon pour les investisseurs du monde entier. Ce projet qui a démarré en 2010 est un partenariat entre la République gabonaise et le groupe Olam Singapour. Olam détient 60% du capital et le Gabon 40%. Selon les chiffres avancés par les différents investisseurs, l’investissement est de l’ordre de 900 millions de dollars par an sur trois ans.

Située à 27 Km de Libreville, la ZES est répartie en deux principales zones : une zone industrielle, qui regroupe 75% des actions (on y retrouve les principales industries du bois, les unités de services et d’autres infrastructures), et les 25% restant, qui représentent la zone non industrielle : le quartier résidentiel, le secteur commercial et les loisirs. Sur le même site, d’autres activités seront mises en œuvre: une compagnie locale va développer une usine de transformation de ferraille ; une société s’est positionnée dans la production de ciment, la distribution d’essence avec Petro Gabon, le commercial avec M2H, l’immobilier avec SCI Sapa, la résidence d’accueil avec SCI Nayah, ou la pâte à papier avec Ellora Papermills.

Les investissements concernent les infrastructures pour l’accès au site bien sûr, mais également les énormes besoins en électricité. Sur place, une usine utilisera les déchets de bois comme matière première. Un autre projet de production d’électricité dans la zone de Fougamon qui utilisera l’hydraulique sera indispensable.

Article réalisé avec la collaboration d’Emeno Rosira, Chef de service Ressources Humaines à la Compagnie Nationale de Navigation Intérieure et Internationale (CNI) au Gabon.

A suivre: "Réunir les conditions pour le développement du Gabon"

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Ouverture d'Afrique Potentielle

23 Juillet 2012, 15:13pm

Ouverture d'Afrique Potentielle

Dans la plupart des cas, les campagnes de sensibilisation sur les problèmes de l'Afrique évitent soigneusement d'aborder le potentiel et l'avenir du continent. La très grande majorité des européens et plus généralement ceux qui n'ont jamais posé le pied en Afrique subsaharienne ont la vision d'un continent ravagé par la guerre, la misère et une courte espérance de vie. Promouvoir l'Afrique en tant que continent jeune, dynamique, plein d'espoirs et d'opportunités est un travail de longue haleine que de nombreux acteurs de la societe civile s'efforcent de mener depuis des années. Ainsi est venue l'idée de contribuer modestement à cet effort par l'intermédiaire de proches amis et de nombreuses autres personnes qui ont une expérience de l'Afrique quotidienne, d'une société souvent beaucoup plus vivante que la nôtre. La série d'articles "Afrique Potentielle" s'inscrira dans la durée au fil des contributions.

Le "retard" des pays africains par rapport aux pays de l'occident ne doit pas être vu seulement comme une tare, mais comme une chance de ne pas répéter les erreurs qui ont été commises en Occident: une finance spéculative et déconnectée de l'économie réelle, la destruction de l'environnement et une jeune génération "perdue". En effet, les Etats africains sont de moins en moins assistés, de plus en plus indépendants, n'hésitant pas à changer de partenaires commerciaux sans crier gare, négociant notamment avec la Chine, l'Inde ou Singapour. Nous avons en réalité exporté plus de problèmes que de solutions: en imposant des différents modes de pensée; en s'ingérant dans la politique locale. Aujourd'hui, nous laissons les spéculateurs jouer sur les marchés mondiaux des matières premières, étouffant un jour les consommateurs occidentaux, tuant le lendemain un nombre considérable de producteurs africains.

Nous serions de biens meilleurs partenaires pour l'Afrique dans une relation d'égal à égal. Leur croissance et leur développement est un processus naturel qu'il convient d'accompagner et dont nous pourrions également être les bénéficiaires. Dans cette série, nous dessinerons des pistes de réflexions, des exemples de projets concrets, qui laissent entrevoir un potentiel de développement gigantesque.

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